5 MINUTES POUR COMPRENDRE : chaque mercredi à 8h02 sur Radio Alpa 107.3 Le Mans.
(Rediffusion le vendredi à 8h45)
Chaque semaine un.e chercheur.e de Le Mans Université apporte son éclairage sur les crises sanitaires au micro de Robin Hulin et Manon Foucault.
Action collaborative entre Le Mans Université/ Culture scientifique, Technique et Industrielle et MJC Jacques Prévert/secteur Radio Alpa.
Ce projet est cofinancé par le Fonds Européen de Développement Régional (F.E.D.E.R)
#22 : De quelle manière la crise du covid19 a t-elle bouleversée nos pratiques pédagogiques ?
#16 : Quelle est l’influence des lignes grande vitesse sur l’immobilier ?
Retrouvez en vidéo le séminaire LAPUR/ESO Le Mans.
Pour les associations féministes, le genre constitue un redoutable paradoxe et un défi : utiliser le genre comme concept pour lutter contre le genre comme système social, sachant que celui-ci pèse aussi sur leur fonctionnement et leurs pratiques comme dans toute organisation sociale.
Alors que le commerce a toujours « fait » la ville, ce moteur d’urbanisation contribue également à la « défaire », à l’étaler et à la zoner. L’hypothèse d’un tournant urbanistique à l’œuvre depuis plus d’une décennie et de nouvelles approches environnementales, sociales et économiques de la fabrique urbaine dessinent de nouvelles perspectives de développement durable urbain et interrogent directement la mise en rapport entre urbanisme d’une part, et urbanisme commercial d’autre part. L’objectif principal de cet ouvrage consiste à approcher le jeu des acteurs producteurs d’espaces commerciaux (distributeurs, promoteurs, développeurs) au regard des transformations récentes des politiques d’urbanisme commercial et de questionner les conditions et les actions susceptibles de conduire à une meilleure intégration de l’activité commerciale dans les politiques urbaines. Les études de cas nombreuses abordées ici, aussi bien en France qu’à l’étranger (États-Unis, Italie, Grande-Bretagne, Belgique, Tunisie, Algérie, Togo) sont placées au croisement des stratégies économiques d’implantation, de conception des centres commerciaux et de l’aménagement du territoire.
Les stratégies d’implantation commerciale, de renouvellement urbain en centres anciens ou en entrées de ville, mais aussi d’accessibilité et de couturage urbain figurent au cœur des thématiques et des problématiques développées dans les différents chapitres de ce volume.
Les déchets témoignent de toutes les formes de l’activité humaine et peuvent se répartir selon leur provenance industrielle, agricole, commerciale et municipale. Pour toutes les catégories, diverses filières de traitement et d’élimination ont été mises en place, en France ou en Europe. Mais depuis plus d’un quart de siècle l’attention se porte sur les déchets les plus banals, ceux des ménages, ceux du quotidien. Depuis 1975, l’arsenal législatif et réglementaire en France s’attache à limiter leur stockage en décharge et tente d’imposer d’autres solutions.
La production, la collecte, le transport, le traitement des déchets des ménages ont des dimensions géographiques évidentes qui pèsent dans les tentatives de rationalisation ou de modernisation de leur gestion. Tous les systèmes établis s’inscrivent dans différentes échelles, celles des compétences des organismes publics ou des collectivités territoriales. C’est également dans ces cadres que se diffusent les collectes séparatives mobilisant les populations.
Les comportements des populations dans la séparation des déchets ou la fréquentation des déchetteries présentent de fortes variations dans l’espace, selon les équipements, les types de logement ou les formations sociales.
Le présent ouvrage retrace l’évolution, en France, des structures et des comportements en matière de gestion des déchets, du tout à la décharge ou à l’incinérateur aux collectes sélectives actuelles. Ces transformations posent des questions de géographie, ou de répartition, de géographie sociale, ou de pratiques et attitudes.
Les bifurcations sont fréquentes chez des géographes physiciens qui, à un moment de leurs itinéraires scientifiques, délaissent la géographie physique « pure et dure » pour travailler sur des problématiques sociales. D’autres formes de bifurcations existent au sein de la géographie, sans qu’elles traduisent une traversée du classique clivage entre la géographie physique et la géographie humaine. Ce type d’expériences méritait d’être analysé pour nourrir le débat épistémologique en géographie. Quel est leur intérêt ?
Qu’ont-elles apporté à la production et à la validation des connaissances géographiques, à la construction de son objet d’étude ? Il est mis en évidence l’émergence d’une géographie socio-environnementale qui fait suite ou se substitue, au moins partiellement, à la géographie physique, ne serait-ce que dans l’espace francophone et plus spécifiquement celui de l’Afrique subsaharienne. Cet ouvrage, en rendant hommage au parcours et à la carrière du professeur Martin Kuété, peut permettre aux géographes de se saisir de ce débat sur les bifurcations scientifiques. Il reste à être approfondi à la lumière des parcours d’autres collègues.
Le champ d’analyse croisée du commerce et de l’aménagement est au cœur d’une double approche où le commerce est à la fois structurant et structuré pour ou par son environnement urbain ou son support spatial. Si l’espace commercial a ses propres lois de répartition, de différenciation et ses propriétés caractéristiques (hiérarchie, centralité, périphérie...), il est aussi enjeu entre les acteurs du commerce. Sciences de l’espace par défi nition, la géographie et l’urbanisme bénéficient avec le commerce d’un vaste champ d’investigation possible.
Au carrefour de plusieurs disciplines, cet ouvrage a comme objectif de fournir des défi nitions de concepts et d’outils susceptibles d’intéresser des spécialistes de l’un ou l’autre des domaines qui se focalisent sur le commerce ou l’aménagement, mais aussi des généralistes de la ville qui voudraient approfondir tel ou tel aspect de la question.
Œuvre collective, ce Dictionnaire du commerce et de l’aménagement a regroupé 26 auteurs qui ont conçu et réalisé cet ouvrage au sein de la commission de géographie du commerce, émanation du Comité national français de géographie (CNFG). Créée par Jaqueline Beaujeu-Garnier dans les années 1970, cette commission a été présidée par la suite par Alain Metton et Jean Soumagne, et depuis 2004 par René-Paul Desse. Ancrée dans la géographie, elle est composée de géographes mais aussi d’urbanistes et de professionnels de l’aménagement et du commerce.
Avec le soutien de l’université Bretagne occidentale.
Dans un contexte de pandémie mondiale qui a déjà provoqué le décès de plusieurs millions de personnes, la dégradation accélérée de notre environnement, l’augmentation des inégalités et de la précarité, la multiplication des régimes autoritaires, tout invite au pessimisme ou au chacun pour soi. Que faire alors pour construire les conditions d’un retournement qui permette, dans un futur proche, de s’extraire de la logique mortifère du système capitaliste ?
La grande majorité des individus, pour l’heure éparpillée et démoralisée, est en mesure de se reconnaître dans la critique du capitalisme néolibéral, mais il importe qu’elle acquière la conviction qu’une autre société est possible et qu’elle se rassemble autour d’un projet. C’est à la transformation de cette majorité en pôle hégémonique rassemblant non seulement les dominés mais aussi toutes celles et tous ceux qui, quel que soit leur statut, aspirent à une société plus égalitaire, plus solidaire et plus sobre, que doit s’atteler au plus vite la gauche de transformation sociale et écologique.
Jacques Chevalier et Gérald Billard, géographes de l’Université du Maine, proposent une géographie des États-Unis d’Amérique. Neuf chapitres thématiques invitent à découvrir le pays, sa société, les fondements internes de la puissance étatsunienne et son rôle dans l’environnement mondial.
Des résumés introductifs en début de chapitre, des cartes et schémas en font un outil facile à utiliser.
En fin d’ouvrage, un index pour retrouver les principales notions et une bibliographie sur chaque thème abordé.
Cet ouvrage fait le point sur les problèmes environnementaux internationaux qui mobilisent les États depuis la Conférence de Rio de Janeiro au Brésil en 1992 : changements climatiques, déforestation, érosion de la biodiversité, sécheresse et désertification. Il analyse l’avènement du développement durable, proposé sous les auspices de l’ONU comme solution à ces problèmes environnementaux internationaux. Les textes fondateurs du développement durable, en particulier le rapport Brundtland, les conventions internationales sur l’environnement, les accords de Copenhague et de Cancun, sont décryptés. Des cartes permettent de se rendre compte de la géographie de la ratification de ces traités internationaux, fournissant ainsi des enseignements géopolitiques sur l’adhésion des États aux préoccupations environnementales internationales et au leitmotiv du développement durable. Les difficultés de concilier le développement économique et la protection de l’environnement sont mises en évidence, ainsi que les désaccords entre les pays développés et les pays en développement, ces difficultés et ces désaccords étant sous-jacents au défi de la gouvernance environnementale internationale. L’ouvrage aborde en outre la mise en œuvre des mécanismes internationaux de développement durable : le mécanisme pour un développement propre (MDP), le mécanisme de réduction de la déforestation (REDD), et la certification forestière. Ces mécanismes ont une connotation marchande et tendent à accroître le rôle du marché et le poids géopolitique des pays émergents et des pays en développement. Alliant la synthèse géographique dans une perspective internationale et l’analyse des désaccords entre les pays développés et les pays en développement, l’ouvrage éclaire la géopolitique du développement durable et permet de disposer de connaissances fondamentales en la matière. Les perspectives esquissées sont utiles pour suivre l’évolution des débats et des négociations internationales sur les problèmes environnementaux planétaires et sur la mise en œuvre du développement durable au niveau international.
Le déchet est un marqueur social des modes de consommations, des processus de productions agricoles, artisanales et industrielles. Il est donc important d’appréhender la gestion des déchets sous l’angle des innovations sociales et territoriales, en allant au-delà des seuls enjeux techniques. Le challenge est dans cet ouvrage de faire travailler ensemble des chercheurs et des professionnels
autour de cet objet, d’échanger expériences, savoirs et savoir-faire, afin que le déchet ne soit plus considéré comme un rebus mais comme une ressource secondaire valorisable et comme un marqueur de l’évolution des sociétés.
L’ouvrage traite des processus sociaux et territoriaux de gestion des déchets, depuis la structuration des filières et l’écologie territoriale, jusqu’aux systèmes d’acteurs ; depuis les réseaux de collecte et de pré-collecte, jusqu’aux modes de traitement et de valorisation. L’acceptabilité des pratiques sociales et des techniques passe par des moyens de prévention et de communication qui permettent de mobiliser les acteurs, sachant que l’Homme et le territoire sont au coeur de cette question. Des exemples multiples dans des pays du Nord comme du Sud éclairent ces questionnements et s’inscrivent dans une démarche de structuration progressive et différenciée d’une économie davantage circulaire.
L’université du Maine mène des recherches sur la gestion des déchets depuis les années 1970, en s’appuyant notamment sur son diplôme de bac+5 (aujourd’hui master) en rudologie. Cet ouvrage est la suite d’un colloque réunissant professionnels et chercheurs internationaux au Mans en 2012.
Les populations du Canada et des États-Unis apparaissent de plus en plus agglomérées dans des espaces dont les contours et la nature ne cessent de se transformer. Par commodité, nous continuons à désigner ces espaces par le mot ville, bien que leurs caractéristiques d’étalement et de dispersion permettent de plus en plus difficilement d’en cerner les limites. Ce processus est surtout manifeste pour les grandes et très grandes agglomérations devenues très complexes, autant dans leurs dimensions matérielles que sociales, économiques, politiques. Concentrant aujourd’hui près de la moitié de la population canadienne et plus de 5-5 % de celle des Etats-Unis, elles représentent plus que jamais un phénomène géographique majeur. Ce livre met l’accent sur les transformations contemporaines, enclenchées durant les années 1970-1980 et qui se poursuivent, associées à la nouvelle immigration, aux profondes restructurations économiques, au changement social. Ce n’est pas, toutefois, seulement la grande ville qui a changé. Le regard porté et l’interprétation de la réalité se sont, eux aussi , transformés. Inspiré par les travaux de "l’école de Los Angeles", sans pour autant négliger d’autres regards, d’autres apports, cet ouvrage propose de lire la substance de la grande ville, d’en rendre intelligible la forme et les processus à l’oeuvre, sans négliger les débats en cours.
La périurbanisation, et son avatar, l’étalement urbain sont des questions de société qui se sont imposées progressivement comme un objet de recherche au sein des sciences sociales et comme un enjeu majeur de la réflexion sur l’avenir des villes. Mais que veut dire habiter dans les espaces périurbains î Cet ouvrage s’applique à analyser en profondeur les comportements des ménages périurbains, qui demeurent méconnus à bien des égards. Les choix résidentiels sont analysés au prisme d’un champ des possibles qui se construit par une tension entre des aspirations pour un mode de vie ou des aménités environnementales et des contraintes induites par la réalité des marchés fonciers, immobiliers et de l’emploi. Les pratiques spatiales du quotidien des habitants des espaces périurbains, articulant travail, consommation, loisirs, sociabilités, montrent également l’importante diversité des rapports à l’espace et aux autres, ainsi que la complexité de la formation des modes d’habiter. L’objectif est bien de saisir l’essence même de la périurbanité, qui caractérise aujourd’hui plus d’un français sur quatre.
Cet ouvrage est l’aboutissement du programme « Économie Sociale et Solidaire : Acteurs, Structures, Dynamiques Locales – ESS ASDL » financé par la région des Pays de la Loire (2006-2008) qui a rassemblé une quarantaine de chercheurs de l’Ouest de la France. Il a bénéficié également d’apports enrichissants de plusieurs collègues français ou étrangers avec lesquels des coopérations ont été nouées. Il s’agit d’un ouvrage pluridisciplinaire croisant les analyses de différentes sciences humaines et sociales (Sociologie, économie, géographie, gestion, histoire) pour approfondir la connaissance de cette réalité complexe qu’est l’économie sociale et solidaire.
Trois axes de réflexion ont été privilégiés : le premier, celui des formes de l’entrepreneuriat en économie sociale, constitue un élément essentiel pour comprendre la dynamique même de cette économie entre permanences et innovations. Le second, celui de l’emploi et des rapports salariaux au sein de cette économie, met en évidence les fortes tensions existant entre des formes innovantes, sources de progrès, et la persistance de certaines précarités qui peut inquiéter. Enfin, l’ancrage territorial des entreprises de l’économie sociale est illustré à partir d’exemples pris dans divers secteurs. À travers ces trois thématiques, les auteurs apportent un éclairage nouveau et ouvrent des perspectives de réflexion aussi bien pour les acteurs que pour les chercheurs concernés par l’économie sociale et solidaire.
Actuellement plus de 61 % d’une classe d’âge obtient le baccalauréat, les flux d’entrée dans l’enseignement post baccalauréat, et ceci malgré la baisse relative des effectifs observés ici et là, sont extrêmement importants.
L’enseignement professionnel post baccalauréat (IUT-STS), avec plus de 15 % des entrants, occupe une place particulière dans le paysage de formation universitaire et ceci pour plusieurs raisons :
- l’entrée dans ces formations s’effectue par sélection (numerus clausus) ;
- ce sont des formations à but professionnel correspondant à un niveau de qualification ;
- la poursuite des études, à la sortie, allant de un à trois ans en moyenne, se généralise ;
- la durée des études, avec l’annonce de la nouvelle licence professionnelle (cela concerne les IUT en particulier), va passer de deux à trois ans ;
- leur mode de fonctionnement à ce niveau d’étude (temps de scolarisation, stages en entreprise, intervention des professionnels dans le cycle de formation, autonomie relative de fonctionnement ... ) le distingue du reste de l’enseignement universitaire.
Cet ouvrage collectif, un des premiers à explorer ce créneau de formation, pose un certain nombre de questions à une période cruciale où l’on parle de nouvelles réformes universitaires. Il s’adresse aux lycéens, étudiants, parents... soucieux de mieux connaître ces formations ainsi qu’aux enseignants, chercheurs, responsables de formations scolaires et professionnelles, d’entreprises, et d’associations.
La question de l’étalement spatial des villes est devenue une question centrale dans les problématiques de développement urbain durable. Générant toujours plus de consommation de ressources et d’émissions de gaz à effet de serre, déstructurant les milieux naturels ou agricoles proches des villes, contribuant à l’accentuation des distances socio-spatiales, l’étalement est en effet identifié comme un processus, d’autant moins justifiable qu’il n’est pas toujours généré par la pression qu’exercent les besoins démographiques. Il ne faudrait pourtant pas que la dénonciation empêche de travailler à l’identification des causes et à l’analyse des processus. Il convient en particulier de s’attarder sur les causes sociétales qui plus que toutes autres semblent déter- minantes, ce qui ne revient pas à sous-estimer les logiques économiques et politiques habituellement mises en avant, mais qui invite plutôt à construire une sorte de triangle interprétatif.
C’est dans cet esprit que cet ouvrage a été conçu. Et pour rendre encore plus pertinente cette approche, y est proposée une lecture en miroirs de situations urbaines variées, dans des pays du Sud, principalement au Maghreb, et du Nord, en France surtout, dans quelques autres pays européens mais aussi en Amérique du Nord. Cette lecture donne un certain nombre de clés pour comprendre le fonctionnement de l’étalement dans sa combinatoire à la fois sociale, culturelle, économique, politique, une combinatoire qui agit sur le renouvellement des divisions sociales des espaces urbanisés et des ségrégations, qui pose la question du rapport entre les forces individuelles et collectives agissantes et qui, in fine, interroge sur la construction de systèmes de régulation qui devraient à la fois être territorialement pertinents, politiquement acceptables, économiquement possibles, systèmes dans lesquels il faudrait s’assurer de bien identifier ce et ceux qu’il faudrait contrôler.
En quelques décennies, les progrès accomplis par les femmes en matière d’accès à l’éducation et à l’emploi ont été immenses. Les filles sont à présent plus nombreuses que les garçons dans l’enseignement secondaire et supérieur et y obtiennent de meilleurs résultats. Les femmes représentent 46,5% de la population active et leur présence sur le marché du travail relève aujourd’hui de la norme sociale. Cependant, les inégalités restent tenaces en matière de niveau de salaire, de perspectives de carrière, d’exposition au chômage et à la précarité. Dans un contexte où les jeunes hommes et femmes rencontrent toujours plus de difficultés pour accéder rapidement à un emploi stable et où l’instauration du nouveau Contrat Première Embauche laisse craindre une dégradation des conditions générales d’insertion des jeunes, qu’en est-il de la situation des femmes ? Quelles épreuves et difficultés spécifiques jalonnent leurs parcours d’insertion ?
Comment affrontent-elles ces inégalités, voire ces discriminations ? Cet ouvrage montre que si les femmes sont effectivement victimes de formes particulières de précarité, elles savent parfois les contourner au moyen de solutions individuelles. Finalement, une minorité de femmes parviennent aux mêmes postes que leurs collègues masculins après avoir suivi les mêmes formations, tirent parti des statuts singuliers qui pour d’autres catégories de femmes riment inexorablement avec précarité et dépendance, obtiennent des rémunérations et une reconnaissance dignes de leurs efforts. Mais ces parcours sans faute, toujours plus nombreux, côtoient une multiplicité de situations de femmes qui peinent à accéder aux emplois pour lesquels elles ont été formées, aux mêmes conditions de statut et de travail, au même salaire que leurs collègues masculins.
Pourtant, au-delà des difficultés pointées, les constats prometteurs ne manquent pas. Les femmes qui entrent ou reviennent sur le marché du travail ne subissent pas passivement les discriminations. Si leur marge de manoeuvre est souvent limitée, elle est toujours investie et donne lieu à des stratégies innovantes.
Les hauts-plateaux méridionaux du Viêt Nam et du Cambodge connaissent depuis le milieu des années 2000 une forte augmentation des superficies plantées en hévéa. Les booms de l’hévéaculture diffèrent significativement de part et d’autre de la frontière, mais ils sont également étroitement liés dans le contexte d’une intégration régionale des filières et des territoires qui se renforce. Cette transformation est impulsée par le jeu de marchés globalisés et de puissants acteurs étrangers tels que la Chine et la Malaisie, mais les gouvernements nationaux jouent également un rôle important en matière d’accès et d’usage des terres agricoles. L’or blanc et les nouveaux eldorados ne sont pas qu’un enjeu économique ; sont également en jeu les influences et les rapports de force entre les pays de la sous-région du Grand Mékong, à l’image des importantes transactions foncières transnationales.
Pour mieux comprendre la transition agraire actuelle impulsée par le boom de l’hévéa, les auteurs de cet ouvrage ont tenu à revenir sur l’histoire, l’époque de la colonisation européenne et les expériences socialistes. L’ouvrage analyse également la capacité des populations locales à résister aux pressions des nouveaux arrivants et la compétition que représentent les plantations d’hévéa de grande taille mécanisées.
La compensation carbone volontaire a émergé au début des années 2000 en tant que dispositif de lutte contre le changement climatique.
Avec enthousiasme, ses promoteurs initiaux l’ont impulsée pour intéresser les individus, les entreprises et les collectivités territoriales. Mais elle demeure peu connue du grand public et peu analysée par les chercheurs. Elle est pourtant déployée depuis deux décennies, avec des changements dans les rôles et les stratégies des acteurs : des développeurs de projets qui deviennent vendeurs de crédits carbone et vice-versa, des entreprises qui déploient une compensation verticale à travers une filière, ce qui leur permet de compenser en interne leurs émissions de gaz à effet de serre.
Ces changements sont révélateurs des hybridations et des reconfigurations décryptées dans cet ouvrage. L’approche analytique utilisée, à travers des schémas, graphiques et entretiens auprès des acteurs, montre comment les enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre percutent et assimilent les enjeux de développement dans les Suds.
Un livre essentiel au moment où les questions climatiques et environnementales sont plus que jamais au cœur de nos sociétés et de leur avenir.
Lieu de référence, place éminente de réunion des chrétiens, la paroisse fait partie à la fois des lieux de vie et de mémoire que chacun connaît sans toujours pouvoir en dessiner les frontières. Structure fondamentale et territoriale du peuplement, traduite en diverses institutions civiles au cours des deux derniers siècles, la paroisse a été le cadre et l’institution de base de la vie sociale des communautés.
Or, depuis quelques années, l’institution paroissiale vacille. On n’hésite pas à parler de révolution.
Dans cet ouvrage original, résultat d’une recherche menée collectivement depuis quatre ans par un groupe de géographes qui s’interrogent tout particulièrement sur les liens entre l’espace et la spiritualité, sont étudiées la vie et la survie des formes de remplacement de la paroisse - paroisse nouvelle, nouvelle paroisse, relais paroissiaux -, et l’examen des solutions retenues pourra guider les actions futures ici ou là. Plus largement, l’actualité de la vie de l’Église se manifeste dans les diocèses par la nécessité d’une réforme des paroisses aussi bien dans leurs dimensions communautaires que dans leurs réalités territoriales. Aussi, le groupe de travail, après quelques années de recherches sur les structures spatiales de l’Église catholique, a souhaité faire une analyse géographique objective et proposer l’essentiel de ses réflexions autour de la paroisse, son contenu, son organisation, son avenir.
Sur le littoral narbonnais, de vastes lagunes bordées d’une riche mosaïque de milieux naturels détendeur au pied des stations balnéaires. Ce paysage témoigne d’un destin singulier. Si le littoral de l’Aude est tour à tour, du XIXe siècle aux années 1960, le lieu d’invention d’une villégiature balnéaire et le théâtre de la construction planifiée par la Mission Racine d’un « néo-Languedoc » voué au tourisme, il est aussi, depuis les années 1990, le siège de profondes mutations dont la création du Parc naturel régional de la Narbonnaise, par un décret du 18 décembre 2003, est un des symboles les plus visibles. Comment et pourquoi un espace aussi emblématique du tourisme balnéaire, décidé au plus haut niveau de l’Etat, a-t-il pu connaître une remise en cause aussi radicale de ses modes de gestion ?
Sur une question aussi fondamentale Vincent Andreu-Boussut propose des réponses en examinant particulièrement les rôles de la nature et des espaces protégés et tente de mettre en lumière les enjeux contemporains, les étapes et les limites de l’« expérience » audoise. Cet ouvrage s’adresse ainsi a un public intéressé aussi bien par l’aménagement et le développement durable du littoral que par le développement touristique en embrassant les pratiques balnéaires comme le tourisme de nature. Par une analyse croisée, l’objectif est d’alimenter à la fois le sujet de la mise en tourisme des littoraux balnéaires, mieux connue pour des côtes plus prestigieuses, et la question du dépassement d’un « tourisme contre nature » par l’émergence de nouveaux usages sociaux des espaces naturels qui, en participant à la recomposition des territoires des vacances, complexifient d’ailleurs les modes et les stratégies de gestion de la nature. Plus largement, ce livre fournit l’occasion de contribuer à la thématique de la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) pour laquelle l’expérimentation de l’outil Parc naturel régional sur un littoral touristique est quasiment inédite.
Prix de Thèse Roland Paskoff 2006 de la Fondation Procter & Gamble pour la protection du littoral et de l’EUCC France.
Ce livre est la synthèse de nombreux travaux universitaires français et étrangers dont l’objet est moins d’approcher le commerce stricto sensu et du seul point de vue géographique que de le mettre en rapport avec d’autres facteurs et processus territoriaux interrogés plus largement par des chercheurs émanant des sciences humaines et sociales (géographes, historiens, économistes, urbanistes, sociologues, anthropologues, etc.).
L’intérêt que représente cet essai est triple : il interroge d’abord l’évolution commerciale de manière transversale, au prisme des approches sociales et sociétales qui permettent d’aborder de véritables questions de fond. Ensuite, il est l’occasion d’interroger le rôle de la fonction commerciale dans la division sociale de l’espace, dans le renouvellement urbain, dans la mobilité des individus et des groupes, etc., en mettant en lumière les formes d’interaction et d’itération capables de produire la ville et la société. Toutefois, le commerce est lui-même influencé par les modes de vie des citadins et des périurbains, par les modes de régulation politique, par les stratégies d’implantation et d’investissement des groupes de la distribution et de la promotion immobilière, et aussi par le religieux ou encore les nouvelles technologies de la communication. C’est donc un regard décentré du commerce que les auteurs proposent avec une vision innovante dans les croisements opérés, par exemple, avec les notions de patrimoine et de genre. C’est aussi une approche plus attentive au mouvement, à l’effet d’entraînement que le commerce développe et aux transformations qu’il accompagne dans trois domaines principaux : l’espace, la société et la gouvernance.
Le Mans fait partie de ces grandes villes françaises prenant rang entre les métropoles régionales et les villes moyennes. Comme nombre de ces agglomérations comptant entre 200 et 300 000 habitants, Le Mans apparaît d’abord comme un centre d’importance régionale dans une situation intermédiaire entre les attractions de Nantes et Rennes et l’ombre de la région parisienne.
Durant le dernier quart de siècle, Le Mans a connu des transformations nuancées : le puissant centre ferroviaire et industriel - original dans l’Ouest de la France - s’est effacé au profit d’une économie de services enrichie et renouvelée alors que les fondements de la société locale faisaient preuve d’une plus grande stabilité. Au cours de cette période, s’affirme la permanence d’une gestion politique volontariste, attachée à « changer la ville pour changer la vie », à faire entrer la ville dans une « nouvelle modernité ». S’appuyant sur des recherches continues et diversifiées, les auteurs interrogent le rôle des acteurs politiques et leur manière de bâtir la ville.
Les parcours sociaux se trouvent aujourd’hui bouleversés. Ils ont été transformés en profondeur par un ensemble de dynamiques sociales puissantes : allongement de l’existence, désinstitutionnalisation du cours de vie, globalisation, processus de singularisation, accélération des changements sociaux. Aussi sont-ils désormais plus complexes, moins linéaires, moins standardisés, plus réversibles qu’ils ne l’étaient il y a quelques décennies. Fort de ce constat, cet ouvrage se propose de contribuer aux réflexions actuelles sur le concept de parcours social en donnant à voir comment les parcours sociaux contemporains se construisent à la croisée des contraintes sociétales et des choix individuels. Réunissant de riches études de cas, il approfondit l’analyse de trois dimensions clés des parcours sociaux – leurs dynamiques temporelle, résidentielle et professionnelle – tout en s’interrogeant sur les interactions entre ces différentes dimensions.
Cet ouvrage est le résultat d’une recherche menée pendant plus de trois ans dans plusieurs prisons construites depuis 2007 et auprès des nombreux acteurs impliqués dans la construction, la vie et le travail dans ces prisons modernes. Il dresse un bilan de ce nouvel univers carcéral français et constitue un instrument de réflexion offert aux citoyens, aux chercheurs et aux pouvoirs publics également concernés par la question carcérale.
Dans un contexte de reconfiguration du rôle de l’État et des collectivités locales, l’ouvrage présente les conséquences sociales des politiques publiques mises en œuvre dans des domaines tels que l’immigration, l’emploi, l’éducation, la santé ou le logement. L’analyse fine de ces politiques permet de montrer comment elles peuvent être des contraintes réduisant les possibles ou à l’inverse faciliter les projets singuliers des individus, notamment en les invitant à prendre en charge leur destinée.
Réconcilier la nature et la ville. Faire face au changement climatique. Imaginer, à l’échelle locale, d’autres voies de développement. Une utopie ? Un rêve certes. Mais de ceux qui semblent si réels qu’on croit les toucher du doigt au réveil. A Stockholm, à Bologne, à Grenoble, des âmes libres ont osé y croire. Pendant de longs mois, Cyria Emelianoff et Ruth Stegassy ont arpenté l’Europe en train, en bus, en ferry, pour recueillir la mémoire de ces pionniers, capables de mettre toute leur énergie dans la transformation d’un modèle qu’ils pensent profondément inadapté au monde qui vient. Loin de se contenter de repeindre le bitume en vert, ils inventent de nouvelles manières de produire et d’utiliser l’énergie. Ils imaginent de nouvelles manières d’habiter, de se mouvoir, écologiques, certes, mais surtout plus humaines. Et si la ville durable était tout simplement la ville apaisée ?
Le « développement propre » et la « déforestation évitée » sont des concepts et des mécanismes politiques qui relèvent de la lutte contre le changement climatique. En quoi engendrent-ils des relations Nord-Sud ? Cet ouvrage répond à cette interrogation en utilisant une approche géopolitique. De nombreuses cartes illustrent la coopération entre des pays développés et des pays en développement. Pour les pays développés, la coopération pour un « développement propre » est synonyme de délocalisation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (EGES) et d’acquisition de crédits carbone pour des projets réalisés dans les pays en développement. Ces derniers sont alors censés recevoir des technologies peu polluantes, et bénéficier de retombées pour leur développement durable, ce qui n’est fpas vérifié.
S’agissant de la « déforestation évitée », les cartes réalisées montrent le déploiement de la coopération multilatérale et bilatérale consistant, pour des pays développés, à mobiliser des fonds destinés à aider des pays en développement à se « préparer » pour réduire leurs taux de déforestation. Le programme REDD des Nations unies apparaît redondant mais quelque peu complémentaire de ceux gérés par la Banque mondiale. La Norvège déploie une coopération qui cible le Brésil, sans doute du fait de l’importance que la forêt amazonienne représente en termes de potentiel de réduction des EGES, et donc d’atténuation du changement climatique. La coopération française, tous azimuts, ne délaisse pas le « pré-carré » de la France, notamment des pays d’Afrique centrale. Les entretiens semi-dirigés révèlent le rôle catalyseur de l’État et des organisations non gouvernementales au Brésil, contrairement à Madagascar, enrôlé par des organismes de coopération multilatérale et d’aide au développement, ainsi que par des organisations non gouvernementales internationales.
Les recherches présentées dans cet ouvrage soulignent les difficultés de la mise en œuvre des concepts et des politiques internationales de réduction des EGES. Elles mettent en évidence le hiatus et les déperditions entre le niveau international, le niveau national et le niveau local. Elles illustrent la fragmentation de la gouvernance de l’atténuation du changement climatique.
Que reste-t-il de Mai 68 ? Qu'en reste-il dans les usages et les discours politiques, dans la culture de la mobilisation militante, dans les moeurs ?
Les revendications de 1968, les manières d'être, de penser le monde, constituent-elles un héritage qui résiste aux ans ?
Quelles sont aujourd'hui les traces de 68 dans la société ?
Telles étaient les interrogations présidant à la rédaction de cet ouvrage. Une douzaine de chercheurs se sont réunis pour tenter d'y répondre à partir d'un florilège d'objets significatifs :
Il n'en ressort pas un tour d'horizon complet. Loin s'en faut. Néanmoins, ces focus montrent bien comment les événements de Mai 68 imprègnent encore, peu ou prou, le temps présent, comment entre évaporation et sédimentation, cet événement majeur fait encore trace.
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La publication Mob’Huma’Nip. Atelier Icono. Retour réflexif sur une résidence artistique et scientifique présente une synthèse des travaux photographiques réalisés dans le cadre de l’école thématique « Arts et sciences sociales en mouvement, iconographies et parcours pour revisiter l’in situ » qui s’est déroulée du 1 au 5 septembre 2014 à Rezé. L’ambition de cette résidence scientifique et artistique du CNRS était de questionner les postures respectives et les apports réciproques de l’artiste et du chercheur autour d’un objet commun : les territoires en mouvement. Cette tentative d’hybridation entre art et recherche s’est notamment organisée autour de séquences de mises en œuvre collectives de processus expérimentaux.
L’atelier Iconographies, réunissant photographes, urbanistes, sociologues, architectes, plasticiens, géographes, historienne et vidéaste, s’est employé à questionner les potentiels de la photographie dans les recherches urbaines en proposant l’expérimentation collective de protocoles sous contrainte d’une part (photographier sans voir, s’en tenir à une position fixe et des valeurs de plan préétablis, s’imposer des figures de style ou des prises de vue à intervalle régulier) et la production de travaux d’inspiration plus personnelle, également soumis à protocole propre, d’autre part. Dans les deux cas, les exercices et l’expérience qui sont restitués par les participant.e.s et leurs encadrant.e.s dans cet ouvrage n’ont cessé de contrarier les repères et pratiques d’observation habituels voire les questionnements préexistants pour « laisser sa chance au terrain » ; contourner les représentations de l’observateur pour déstabiliser ses prénotions et dénaturaliser le social ancré dans le réel.
Ou la photographie comme méthode.
Esta obra foi organizada a partir dos trabalhos apresentados no Colóquio “Mutations des Systèmes Agricoles et Territoires au Brésil» or-
ganizado em Le Mans Université, França, pelo Laboratório Espaces et Société (ESO), entre os dias 24 a 26 de setembro de 2018. O evento reuniu professores e pesquisadores brasileiros, espanhóis e franceses de diferentes áreas de conhecimentos, como economia, agronomia, geografia e engenharia de alimentos.
Dans la France d’aujourd’hui, les catholiques sont moins visibles, dispersés, peu reconnus, rarement attendus. Sont-ils pour autant inexistants ? Leur discrétion ne signifie pas leur disparition, loin de là. Ne faut-il pas les chercher hors des sentiers connus et rompus de l’institution catholique ? Ils restent d’Eglise mais ne sont pas toujours à l’intérieur de ses bâtiments. Beaucoup, peut-être plus que ne le laissent entrevoir les apparences, vivent et transmettent le message évangélique ailleurs, dans les mouvements spirituels, les initiatives de solidarité, les nouvelles communautés, sur les chemins pèlerins ou dans les rassemblements. Chacun vit l’Evangile, trouve sa place dans la société par des voies qui peuvent avoir parfois des apparences inédites ou insolites.
Le géographe cherche à décrire les groupes sociaux, à les situer dans l’espace et à montrer la place qu’ils y tiennent, le vécu que le quotidien leur offre. C’est donc bien un tableau géographique des catholiques en France que l’on trouve ici, soulignant l’originalité, des villes et des régions dans ce vaste ensemble des catholiques français du XXIe siècle"
Au cours des dernières décennies, les parcours sociaux des individus se sont transformés, diversifiés et complexifiés, mais subissant plus que jamais les inégalités
issues du monde globalisé. L’accélération du temps à l’oeuvre dans les sociétés contemporaines est à l’origine de nouveaux desseins temporels qui structurent et orientent ces parcours. Les auteurs et contributeurs de cet ouvrage s’interrogent sur les devenirs des parcours sociaux d’individus singuliers soumis aux transformations des cadres temporels, mais aussi à de nombreuses incertitudes existentielles. Ainsi la concrétisation de ces nouveaux desseins temporels s’effectue dans un contexte marqué à la fois par l’allongement inégal de la durée de vie, la déspécialisation des âges de la vie, la désinstitutionalisation des parcours de vie et l’injonction à l’autonomie. Les textes réunis dans cet ouvrage collectif apportent un éclairage original sur ce qui rythme désormais l’existence humaine.
Les quartiers fermés et sécurisés se multiplient dans les villes françaises, mais pas seulement, car le phénomène est planétaire. Ces logiques de fermeture, de filtrage et de contrôle des accès sont devenues très présentes dans l’habitat. Elles sont désormais pleinement intégrées par les promoteurs qui conçoivent les nouveaux espaces résidentiels, tandis que les complexes d’habitat plus anciens ont aussi tendance à se fermer.
L’ouvrage interroge cette réalité en France. Quelle est l’ampleur prise par le développement des quartiers et des ensembles résidentiels fermés et sécurisés ?
Grâce à une étude de 200 programmes situés dans 11 sites en France métropolitaine et outre-mer et à des dizaines d’entretiens auprès des acteurs qui fabriquent la ville (promoteurs, élus, techniciens en charge de l’urbanisme ou de l’habitat) et de résidents, les auteurs, universitaires spécialistes de la question, nous permettent de mieux envisager le paysage de ces résidences fermés : où se situent-elles ? Qu’est-ce qui a présidé à leur construction ? Qui en sont les habitants ? Quelles sont leurs motivations ?
Les auteurs nous permettent entre autres d’observer le paysage contrasté de ces résidences sécurisées : parfois ghettos de riches, elles peuvent également être des substituts aux HLM, ou des résidences de services pour personnes âgées...
Leurs habitants, loin d’être focalisés sur l’aspect sécuritaire (qu’ils rejettent parfois), tiennent un discours mitigé sur la vie dans ces résidences : ils apprécient l’environnement privilégié (le calme, la verdure, mais aussi l’entre soi et l’homogénéité de la population) que leur offrent ce type de quartier, mais reconnaissent porter souvent un regard négatif et distant sur leur voisin...
C’est sur cette nouvelle manière d’habiter que le livre enquête : au-delà d’une quête chimérique de sécurité, on voit se profiler une recherche de maîtrise de l’environnement résidentiel, qui renvoie à une volonté de contrôler son « chez-soi » et d’assurer sa tranquillité.
Cet ouvrage en langue espagnole part du constat que les villes latino-américaines ont de grandes difficultés pour gérer leurs déchets, solides et liquides (eaux usées). Les populations les plus vulnérables de la ville sont généralement celles qui font le travail de collecte, de tri, de traitement et même de valorisation et de réutilisation. Au-delà d’effectuer cette mission de bien commun, elles souffrent parfois du manque d’accès aux services de base d’évacuation de leurs propres déchets. Les services urbains s’améliorent cependant énormément depuis une décennie. Les déchets passent progressivement du statut de menace à celui de ressource. Les populations qui réalisent cette transformation (recycleurs, agriculteurs, etc.) tirent également profit de ce processus, reconnaissant ainsi leur utilité sociale.
Ce livre offre une cartographie de la ville de Lima, à travers la gestion des déchets solides et des eaux usées. Cet objectif a permis d’identifier les bases de l’aménagement du territoire de la capitale péruvienne, en se concentrant sur la dualité entre les idées de vulnérabilité et de durabilité. L’analyse des pratiques sociales et des politiques publiques permet d’illustrer les concepts d’inégalités écologiques et environnementales à une échelle urbaine. Cette promenade cartographique dans à Lima-callao permet de s’approprier cette métropole.
Nous vivons un temps où parents et professionnels du secteur socio-éducatif tendent à nier l’intérêt éducatif de l’expérience mesurée de la frustration et/ou de la douleur. Pourtant, en l’absence de limites, de nombreux jeunes déversent violemment dans un sentiment de toute-puissance un certain nombre d’angoisses qui les tiraillent dans leur rapport à autrui. Incapables de faire preuve d’empathie à leur égard, ils traitent les autres en objets.
Une fois constatée l’existence d’un lien entre le défaut contextuel et momentané d’empathie et la délinquance juvénile, l’auteur propose la mise en scène d’expériences partagées de douleurs physiques, générées par la pratique sportive et associée à des temps de parole. Cette clinique éducative contribue à restaurer chez les mineurs délinquants la disposition à percevoir les composantes et les significations émotionnelles de l’autre, et donc la disposition à plus d’empathie.
Pour vérifier l’intérêt de la douleur physique sportive empathisante, les observations menées ont été complétées par des tests et des entretiens avec des jeunes et des professionnels des établissements qui ont accueilli favorablement ce projet : surveillants de prison, animateurs, éducateurs et psychologues. C’est à ces derniers que s’adresse en premier lieu cet ouvrage, ainsi qu’à toute la communauté éducative de plus en plus confrontée à la violence des mineurs.
Depuis fort peu de temps, réapparaissent des préoccupations de géographie culturelle ou de géographie des religions dans les équipes de recherche françaises et européennes (Claval, 1995). Si ces thèmes resurgissent à la suite de recherches menées en domaine anglo-saxon ou dans les pays en voie de développement, depuis le début des années 1980 ils n’ont guère été absents des préoccupations de la géographie sociale renaissante. Les démarches scientifiques ont vite été rejointes par une demande sociale nouvelle. A côté des recherches fondamentales sur les comportements religieux, les autorités ecclésiastiques ont pris contact avec les équipes de géographes du domaine de Norois, pour amorcer une réflexion sur l’encadrement pastoral des populations, les espaces de vie, les découpages territoriaux pertinents.
A l’intérieur de l’équipe de Géographie sociale associée au CNRS (URA 915), se sont donc regroupés des chercheurs uvrant dans l’analyse des comportements des populations comme des structures territoriales de l’Église catholique. Pour avancer utilement, diverses rencontres ont été organisées en 1994 et 1995 avec les géographes, les responsables diocésains et d’autres spécialistes de l’évolution des structures d’églises de différents pays (ESO 1994 et 1995).
Le présent numéro thématique de Norois traduit l’état de la recherche menée en commun avec les responsables religieux. Elle tend à souligner l’importance de la territorialité tant des structures historiques comme la paroisse que des formes nouvelles de manifestations de la croyance. Elle cherche également à démontrer la place des comportements face au sacré dans l’organisation des sociétés, et donc de leurs espaces de vie. Les contributions réunies tirent leur originalité de l’analyse géographique des comportements religieux et des pratiques spatiales qui s’y rattachent. En cela, I’apport se distingue fortement des écoles anglo-saxonnes de géographie historique comme de géographie culturelle (Jordan, Domosh et Rowntree 1994).
Le domaine de Norois constitue un champ privilégié d’étude et d’analyse des comportements religieux, puisque reconnu vers 1950 et 1960 comme une des régions de pratique catholique majoritaire en France (Boulard et Remy 1968). Cela n’exclut pas des analyses sur des groupes relevant de populations minoritaires comme les chrétiens orthodoxes dans l’Ouest de la France. Trois grands thèmes de recherche se dégagent actuellement : - classiquement (Dory 1993) mais avec de nouvelles procédures, I’analyse géographique des comportements religieux doit être approfondie, en combinant divers indicateurs comme dans la Basse-Normandie et la Sarthe et en introduisant les nouvelles pratiques. Ces comportements peuvent être utilement éclairés par des enquêtes lourdes sur la croyance et l’observance comme celle menée dans le diocèse de Sées. Elles trouvent une autre résonance dans les mentalités collectives, comme élément de la mémoire, dans les terres de la Contre-Révolution, comme rite nécessaire dans les pélerinages des populations. Enfin, de nouvelles pistes de travail se dégagent avec l’importance de la transmission de la foi, et des pratiques par l’enseignement religieux, la catéchèse.
Dans toutes ces approches, le poids du religieux dans les sociétés locales demeure important. - La qualité de l’encadrement des populations comme de la transmission de la foi passe par un clergé assurant ses tâches au mieux et au plus près des populations. Les transformations démographiques de la population des prêtres, les raretés des entrées posent de nombreux problèmes à la hiérarchie catholique. En filigrane de toutes ces analyses, et première préoccupation des évêques, la recomposition des paroisses, leur desserte transparaissent. Mais si l’on peut créer des paroisses nouvelles, en regrouper, les territoires perdurent comme le montre l’exemple des paroisses civiles de Galice. - de nouvelles formes de pratique ou de vie religieuse se multiplient dans l’église catholique comme ailleurs. Que ce soit pour encadrer sous de nouvelles formes les jeunes, comme dans l’Orne, ou pour associer des chrétiens plus exigeants ou se démarquant du formalisme des comportements classiques (Renouveau Charismatique), de nouveaux réseaux d’acteurs religieux et laïcs se font jour et le géographe ne saurait négliger leurs transcriptions spatiales. Arrivées, au moins en France au terme des processus de sévularisation, les sociétés chrétiennes se donnent de nouveaux cadres territoriaux, se définissent comme communautés, empruntent des voies que le clergé vieilli a, parfois, peine à suivre.
Dans l’analyse des relations des sociétés avec leurs espaces, les géographes ne sauraient négliger, avec des outils différents des sociologues et dans des démarches nouvelles, le rôle nouveau de l’encadrement religieux.
Cet ouvrage collectif se situe clairement à l’articulation de la philosophie et des sciences sociales. Reprenant à leur compte toute une série d’héritages sociologiques (la seconde École sociologique de Chicago, la sociologie des récits de vie, la sociologie des identités, la sociologie clinique…), les contributeurs, nourris également de lectures philosophiques (Ricoeur, James, Dewey, Arendt…), apportent des éclairages féconds sur les processus de subjectivation à l’oeuvre dans les parcours sociaux, en particulier dans les domaines professionnels, de la santé, de l’identité sexuelle et de l’engagement militant.
Sans remettre en cause toutes sortes de contraintes (nécessité) qui pèsent sur les individus singuliers, il s’agit bien ici de mesurer les portées et les limites de leurs décisions (contingence) en tenant compte des événements tant collectifs qu’individuels. Les parcours biographiques des individus étudiés sont ainsi mis en tension avec leurs contextes respectifs, évitant de la sorte le piège de « l’illusion biographique ».
La temporalité est consubstantielle à l’activité humaine, aux réalisations et actions à long terme comme à la vie quotidienne. Les villes, leur façonnement, leur « renouvellement » comme leur extension, en sont une expression éloquente, et la vie des citadins se fonde sur des rythmes, des temporalités spécifiques qui s’entrecroisent et se modifient. Face à cet écheveau, les analyses géographiques ont davantage concerné les phases de l’étalement urbain que les modalités temporelles de la vie de la cité. Plus récemment, des approches opérationnelles ont émergé où l’espace et le temps sont considérés comme deux facettes complémentaires à examiner de concert. Le « chronotope » est ainsi l’objet de programmes de recherche et l’urbanisme est passé lui aussi à l’ « interprétation chronotopique », axe d’investigation prometteur pour comprendre la condensation d’activités dans des lieux complexes et polychroniques.
Ainsi, tant en géographie qu’en aménagement urbain, le complexe spatio-temporel supporte des analyses enrichies qui sont passées de l’empirisme au conceptuel puis à l’opérationnel. L’enjeu est ici d’approfondir la connaissance des concepts et des pratiques socio-spatiales en les appliquant pour les villes françaises aux services commerciaux et non-marchands dans leurs périodicités diverses. Il s’agit aussi de réfléchir à l’aménagement urbain durable qui, avec son usage économe des ressources, doit prendre en compte les entrées spatiales mais aussi les notions de phase, de rythme, de temps, de synchronisation, c’est-à-dire combiner les connexions sociétales et celles de l’espace.
A transição atual para sistemas de produção mais sustentáveis e a gestão de espaços agrícolas, ancorados em uma identidade cultural e social, questionam especialmente geógrafos e sociólogos sobre as mudanças nos sistemas produtivos e suas inscrições territoriais, sobre agricultura e a evolução da decisão pública e da cidadania, a mobilização social e a disseminação de inovações e, finalmente, a evolução da demanda social em torno, por exemplo, das práticas alimentares. O objetivo deste livro é compartilhar conhecimentos sobre a compreensão desses processos sociais e ambientais de transformação de espaços agrícolas passados ou presentes no Brasil e na França.
Cet ouvrage explore le nouveau concept de ‘parcours social’. Dans une perspective pluridisciplinaire, il réunit des contributions d’auteurs de plusieurs pays qui étudient les parcours des individus singuliers et des groupes sociaux. Ce concept de parcours social apparaît comme particulièrement efficient pour observer les inégalités de toutes sortes que subissent les hommes et les femmes dans des domaines aussi variés que ceux du travail, de la santé, de l’éducation et de la formation. Légitimé par le discours sur l’autonomie et la responsabilité individuelles, il apparaît que le processus d’individualisation mis en oeuvre, tant par les politiques publiques que par les nouvelles formes de management, favorise l’émergence, le maintien ou l’aggravation de ces inégalités dans nos sociétés contemporaines.
LES AUTEURS :
Ont contribué à cet ouvrage : Sandra Bascougnano, Julien Calmand, Jérôme Camus, Robin Cavagnoud, Julien Chevillard, Johana Contreras, Philippe Corcuff, Chantal Crenn, Pierre Doray, Bertrand Geay, Lavinia Gianettoni, Jean-François Giret, Jacques-Antoine Gauthier, Canisius Kamanzi, Sandrine Knobe, Benoît Laplante, Emmanuelle Leclercq, Emmanuel de Lescure, Stéphane Moulin, Nathalie Oria, María Constanza Street, Myriam Thirot, Bénédicte Zimmermann.
Qu’est-ce qu’une femme seule ? Une « célibattante » préoccupée par sa seule carrière professionnelle ? Une veuve éplorée qui se consacre aux siens ? Une mère qui élève seule ses enfants en rêvant au prince charmant ? C’est ce qu’on pourrait croire à la lecture des publications de toute nature qui fleurissent chaque année sur le sujet en en présentant une image le plus souvent apitoyée.
S’inscrivant en faux contre ces discours dominants, ce livre propose une étude de la situation des femmes vivant seules, à travers l’examen de la place qui leur est accordée dans nos sociétés au cours du temps et à travers l’analyse sociologique de récits de vie de femmes seules de tous âges et de toutes conditions. L’ouvrage montre que la solitude résidentielle constitue un mode de vie à part entière et procède d’un choix actif dans certains cas. Il conteste les visions réductrices qui associent trop souvent le fait de vivre seule à un manque, une privation, voire un échec. Il s’attache au contraire à dégager les aspects constructifs de ces nouvelles formes de solitude au féminin, sans faire abstraction de la diversité des situations qu’elle recouvre et de la réalité des problèmes qu’elle soulève.
La question de la sécurisation des espaces résidentiels en milieu urbain n’est pas nouvelle. Elle se renouvelle sans cesse et deux tendances fortes semblent émerger au cours d’une période récente. La première est l’essor, voire la large diffusion dans certains contextes géographiques, d’enclaves résidentielles fermées destinées non plus seulement et principalement aux catégories aisées mais à destination des classes moyennes, enclave incarnée par la figure désormais banalisée mais assez réductrice de la gated community étatsunienne. La seconde résulte d’une modification des modalités de surveillance de l’espace urbain, sans que celle-ci s’accompagne d’une fermeture territoriale comme dans le cas de l’enclave résidentielle fermée. Cette double tension interroge la façon de vivre en ville et celle de se penser ou de se représenter en société, car au-delà de l’objectif sécuritaire souvent mis en avant mais non exclusif de l’ensemble des processus à l’oeuvre, elle traduit fondamentalement une série de transformations profondes des modes de vie, des relations sociales et des rapports à l’espace. Cette analyse de la sécurisation des espaces résidentiels en milieu urbain, qui oscille entre autoenfermement et surveillance sans fermeture, porte à la fois sur le contexte français et étatsunien.